Centre Culture Régional
Dudelange opderschmelz

1a rue du centenaire
L-3475 Dudelange

12.05.2009

20h00
opderschmelz

Ouverture des portes à 19h00

Le saxophoniste et compositeur cosmopolite Jacques Schwartz-Bart confirme une tendance subtile, celle de la supériorité du métissage sur l’illusion de pureté. Son disque récent "Abyss" (2008) qui prend au vaudou de chez lui mais aussi au jazz nomade de Don Cherry, fait merveille. La fournaise de Schwartz-Bart, tournée en groove, articulée avec science, est une véritable entreprise alchimique. Né en en Guadeloupe en 1962, Jacques Schwarz-Bart est issu du métissage des cultures noires et juives. Ses parents, tous les deux écrivains de renom l'élèvent au milieu de l'art et de la culture. Son père André Schwarz-Bart est l'auteur du "Dernier des justes" (prix Goncourt 1959) et sa mère est Simone Schwarz-Bart, personnalité majeure des lettres antillaises, qui a signé "Pluie et vent sur Télumée", "Ti-Jean l'Horizon". Ce sont ces deux écrivains célèbres qui ont conduit leur fils, tout enfant, à entendre le gwo ka qui, à l'époque, est rejeté par la bonne société comme musique du bas peuple et d'une honteuse mémoire. «Le gwo ka porte des émotions que je n'entends pas dans les autres musiques créoles", dit Jacques Schwarz-Bart, "une gravité, une tristesse, un blues, la rencontre entre les morts et les vivants, quelque chose d'onirique. J'ai voulu visiter une palette très large d'émotions avec des mélodies inspirées à la fois du patrimoine gwo ka mais aussi de ma connaissance du jazz style Wayne Shorter ou des grands Brésiliens comme Milton Nascimento." Jacques Schwarz-Bart ne joue pas la musique de danse des soirées conviviales qui, en Guadeloupe, font sonner les tambours du gwo ka jusque tard dans la nuit. Et il n'est pas non plus un jazzman droit dans ses classiques et les bonnes vieilles couleurs swing de naguère. Il s'aventure entre deux musiques, deux esthétiques, deux savoirs. En 1994 Jacques Schwarz-Bart est diplômé de Berklee et il décide de partir s'installer à New-York où il rencontre Roy Hargrove dans une jam session. Quelques semaines plus tard, le trompettiste l'appelle pour remplacer David Sanchez au sein du groupe Crisol. Il a joué dans le jazz ou dans ses parages les plus soul avec Roy Hargrove, Erykah Badu, Danilo Perez, avec les Cubains Chucho Valdes ou Miguel «Anga» Diaz, comme avec quelques-uns des plus exigeants musiciens antillais comme Mario Canonge. A partir de 2005, Jacques se consacre presque exclusivement à la réalisation de son gwoka-projet. Il décroche un contrat chez Universal, et finalement, publie "Soné Ka-La" en 2006 en Europe. L'album est acclamé par la presse, nominé aux Victoires du Jazz 2006, et décroche le prix de composition SACEM Guadeloupe 2007.